Jean-Emmanuel SAUVÉE, Président du Conseil d’administration de La Provence, Palais de la Bourse, Marseille, 7 décembre 2022.

Discours de remise du 26ème trophée La Provence

Fév 27, 2024

Jean-Emmanuel SAUVÉE, Président

Cher Rodolphe,
Chers Amis,

Nous sommes réunis pour la 26ème fois autour des remises des Trophées de l’Économie de la Provence dans ce cadre toujours aussi magnifique. Je remercie Jean-Luc Chauvin une nouvelle fois pour son accueil, pour cet évènement incontournable de la communauté économique de notre territoire. J’ai le plaisir de t’annoncer, cher Jean-Luc, que nous serons bientôt voisins puisque notre journal s’installera, dans moins de deux ans, à quelques mètres d’ici, dans le somptueux immeuble le Grand Central en cours de rénovation.

Seul le port antique nous séparera. Ce port antique qui marque les origines de notre ville qui, comme chacun le sait dans cette salle, a été fondée il y a de cela près de 2 600 ans sur la base d’une histoire d’amour entre la princesse Gyptis et le capitaine Protis, jeune entrepreneur grec venu de la lointaine Phocée. On peut facilement imaginer que ce dernier échoua sa pentécontère d’exploration de 50 rameurs sur la grève du Lacydon, à quelques pas d’ici, où nous sommes réunis ce soir.

Peut-être avait-il rapporté, dans son paquetage de marin, les premiers traités d’économies rédigés par les premiers penseurs de son pays, la Grèce ?

Nous pouvons aussi penser, que Protis et ses successeurs, ont apporté sur notre territoire les toutes premières nouvelles venues d’un Orient méditerranéen, si lointain, où la circulation de l’information était déjà l’élément central de ce brillant système économique.

En ce temps, déjà, le concept originel de l’économie reposait en effet sur le lien social créé par le commerce méditerranéen et la circulation de l’information. La statue de l’explorateur et marchand Euthymènes le Massaliote, placée sur la façade de notre Palais de la Bourse, est là pour nous le rappeler.

De nos jours, l’économie est toujours au cœur de notre quotidien.

Ce lien social, nous dirions aujourd’hui sociétal, nous façonne dans nos activités professionnelles respectives. Mais plus important encore, il convient de donner du sens à cette idée, à ces pratiques, à ces concepts.

Au cœur de ce lien, se trouvent les entrepreneurs, des plus grands d’entre nous aux plus petits, qui tendent vers un idéal. Certes, les affaires doivent être prospères mais la créativité, l’engagement, le rapport humain, la responsabilité environnementale sont souvent la plus belle réalisation de chacune et chacun d’entre nous, de nos entreprises dans toutes leurs diversités.

Au-delà même des performances économiques ce sont souvent ces relations humaines qui nous donnent le plus de satisfaction. Que ce soit vis-à-vis de nos clients, de nos collaborateurs, de l’ouvrier au directeur d’usine, du matelot au capitaine, de l’acheteur au fournisseur, du vendeur au client, ce lien sociétal, ce lien humain est existentiel et nous nourrit dans nos vies personnelles.

Allier l’humain, l’économie et bien sûr l’écologie, sont des valeurs sur lesquelles se construiront les sociétés de demain. Rien de plus de beau que de créer son entreprise et je me réjouis ce soir car nous allons récompenser ces créateurs d’entreprise.

Personnellement, cela a été mon choix de vie, lorsqu’à 23 ans, alors que j’étais un jeune officier de la Marine Marchande à bord des navires de la CGM, j’ai eu l’idée de faire revivre l’art de faire voyager en mer dans la tradition française, sur des petits navires de croisière, vers les escales les plus reculées de la planète. Lorsque devenue filiale de CMA-CGM, il y a presque 20 ans, j’ai déménagé nos bureaux de Nantes à Marseille à l’Avenue du Prado, où cette compagnie emploie plus de 450 collaborateurs. Sans compter les 2 500 marins qui y sont rattachés et qui naviguent sur toutes les mers et océans du monde.

Ceux sont ces créations d’emplois, les plus beaux gestes que nous pouvons faire à nos territoires, à nos villes, à notre pays. Et je suis aussi convaincu que les transformations profondes indispensables à l’avenir de notre planète passeront par les entreprises, par l’économie, par les entrepreneurs et leurs collaborateurs. Rien de plus beau que transmettre ces savoir-faire de génération en génération car, c’est bien cela l’un des fondements les plus précieux de l’humanité depuis ces origines.

Quelle joie, quel honneur, quelle satisfaction pour nous en tant que journal dont la vocation est justement de créer ce lien social ancestral, basé sur l’information, que de remettre aux entrepreneurs de demain de notre si belle région, ces récompenses.

A ces sept lauréats des Trophées de l’Emploi, du Développement, de l’Innovation, des Managers des Alpes, du Vaucluse et de Marseille et du Trophée associatif, je leur souhaite autant de succès que ce créateur d’empire maritime, Jacques Saadé que nous admirons tant, qui a reçu le premier le prix spécial du jury de La Provence en 1995 et qui a fait, avec ses enfants, chère Tanya, cher Rodolphe, de CMA-CGM l’entreprise la plus performante de l’histoire de l’économie française.

Visite de la Première Ministre Madame Elisabeth Borne au siège de la Provence, accompagnée du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Monsieur Christophe Mirmand, le 9 juin 2023.

Réjouissons-nous, soyons fiers, que cette entreprise soit aussi attachée à son territoire, à Marseille ainsi qu’à notre journal La Provence.

Notre cher journal, créé après-guerre sur les idées novatrices de ces jeunes hommes qui s’étaient battus pour rester libre, avec à leur tête Gaston Defferre qui, comme d’autres dans la presse de cette époque, souhaitaient réinventer l’information après 4 années durant lesquelles elle n’existait plus.

Là-aussi, ses idées fondatrices sont pour nous une ligne de conduite : réinventer, redéfinir, repenser un nouveau journal ancré sur notre territoire intégrant les changements de son temps : le numérique, le digital, l’évènementiel et toujours l’information, une information d’excellence qui, comme d’autres besoins vitaux, est essentielle dans notre quotidien.

Nous avons besoin d’information, nous nous nourrissons d’information, quelle que soit la formule, l’information est vitale mais elle doit être de qualité réalisée par des professionnels, elle doit être juste et équitable, elle doit être sincère. Elle doit donner à chacun les moyens de développer son libre-arbitre. C’est cette tradition journalistique de notre titre que nous voulons sublimer.

Dans le livre de La Provence, une nouvelle page de son histoire s’ouvre : réinventer, je dirai réenchanter le journal de ce territoire qui nous est cher. Nous aurons besoin pour ce projet collectif de nos partenaires, que chacun puisse contribuer, comme de bonnes fées autour d’un berceau, à se réapproprier ce journal avec toutes les nouveautés qui s’annoncent.

Peut-être avons-nous pris du retard mais il n’est pas trop tard car notre ambition pour ce journal est grande.

Et je voudrais vous annoncer ce soir, un geste fort inspiré par les équipes industrielles de La Provence, qui est le passage dans les semaines qui viennent à l’impression du journal à l’encre végétale, une première au niveau européen.

Cela donnera de la force à notre projet environnemental, notre engagement irréversible et concret en la matière.

Je vous le garantie, d’autres annonces suivront.

Vous pouvez compter sur nous, l’équipe de La Provence, notre nouveau directeur général Gabriel D’Harcourt , notre nouveau directeur des rédactions David Blanchard, deux grands professionnels de la presse quotidienne régionale, avec les forces vives du journal et je pense notamment à nos journalistes auxquels nous devons tant, à notre conseil d’administration composé de personnalités de premier plan que j’ai l’honneur de présider , chère Tanya , chère Véronique, chère Julie, chère Muriel, cher Fabrice, cher François, cher Benoît, pour écrire ces nouvelles pages nous allons avoir besoin de compter sur vous tous dans cette salle pour nous accompagner dans notre projet.

Je n’oublie pas non plus que nous sommes un groupe de presse et qu’avec nos amis de Corse Matin nous ne formons qu’un. Ensemble, nous devons mobiliser toutes nos énergies car nous allons en avoir besoin pour être un acteur majeur des mutations puissantes du monde des médias. Je ne doute pas un seul instant que la nouvelle dynamique que nous portons ne nous conduise pas au succès ! 

 Merci de votre attention !

De gauche à droite : Rodolphe SAADÉ, Président-directeur général du groupe CMA-CGM ; Renaud MUSELIER, Président du Conseil régional PACA ; Jean-Emmanuel SAUVÉE, Président du Conseil d’administration de La Provence ;